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ToggleIncroyable! Les chevaliers existent, je viens de les rencontrer
L’imaginaire autour du chevalier évoque les héros courageux et romantiques, prêts à défendre le faible, à secourir la belle et noble dame, à poursuivre de dangereuses quêtes, et qui gardent encore aujourd’hui un certain mystère…
L’imaginaire collectif est encore marqué par ces personnages désormais disparus, qui continuent à faire rêver… mais sont-ils totalement disparus de nos jours ?
Ou bien sont-ils encore présents de manière plus discrète et moderne ?
Aujourd’hui, je vous l’affirme : ils existent encore.
Je les ai rencontrés !
Un adoubement de chevalier comme si vous y étiez
C’est fortuitement que l’on m’a appris qu’une cérémonie d’adoubement de chevalier allait se dérouler prochainement. Oui, vous avez bien lu : quatre hommes allaient très sérieusement devenir chevalier. Pour de vrai !
Me voici donc présente en temps et en heure, dans ce lieu ancien, où coule une rivière bordée de platanes bicentenaires. Point de chevaux, mais des voitures qui se garent. Point d’armure pour les candidats, mais un costume et une cravate. Point de foule ou de cour royale, mais quelques proches ou curieux, et une simple église de Provence.
Une procession s’organise avec quelques chevaliers, certains portant des bannières. Ils sont vêtus d’une cape blanche flanquée d’une croix de gueule ou croix de “vermeille”, célèbre croix pattée de couleur rouge qui nous évoque immanquablement les chevaliers du Moyen Âge. Le responsable se prépare, il est appelé Grand Maître de l’ordre et c’est lui qui va adouber les nouveaux chevaliers.
Reconstitution du Moyen Âge ou inspiration du passé
Vous vous demandez comment se déroule cette “reconstitution” de cérémonie chevaleresque ? En vérité, ce n’en est pas une. En effet, ce groupe n’est pas une réapparition de l’ordre médiéval désormais révolu des Templiers.
Il s’inspire simplement du passé afin d’en garder ce qui est essentiel et utile pour vivre pleinement le présent et préparer l’avenir.
Comme l’indique leur site internet, les Templiers du Devoir invitent à les suivre « sur le chemin de l’action et de l’effort, du devoir et du sacrifice, de l’engagement ». Pour eux, « la solidarité, l’amour fraternel, le don de soi, la charité, sont les valeurs fondatrices de l’humanité. Bénévoles, Chevaliers, Dames Chevaliers, créent une véritable chaîne de solidarité, au sein de leur ville, dans l’objectif de servir leur prochain».
En résumé, il s’agit d’une organisation humanitaire indépendante, internationale, aconfessionnelle et apolitique fortement inspirée de l’esprit de la Chevalerie et des valeurs chrétiennes, toutes deux étroitement liées à l’origine, notamment chez les Templiers-Hospitaliers du Moyen Âge. Les membres sont des hommes, ainsi que des femmes, de différents milieux, engagés dans la vie professionnelle, sociale et familiale, qui offrent gratuitement leur bénévolat.
Des valeurs chevaleresques adaptées à notre époque
Après cette présentation indispensable, j’imagine que vous aimeriez savoir la suite des évènements.
Me revoici suivant la procession et entrant dans l’église.
Les quatre novices se tiennent debout face à l’autel, entourés par les membres de l’ordre.
Le responsable présente en silence une grande épée et le prêtre, présent pour l’occasion, la bénit en ces termes :
« Seigneur Dieu, bénis cette épée. Qu’elle soit le signe du Glaive du Salut, du Glaive de ta Parole qui sait trancher le bien du mal, pour que le bien triomphe en toutes choses ».
Cette épée est la seule arme du groupe. Ses membres ne sont pas des guerriers car ils sont pacifiques et livrent un combat d’un autre ordre : se mettre au service du bien.
Puis, un texte solennel et une prière rappelant les devoirs du chevalier sont lus.
Enfin, les novices, l’un après l’autre, s’agenouillent devant le prieur. Ce dernier les nomme chevalier en touchant de l’épée chacune de leurs épaules, terminant par une légère accolade.
Les autres membres les revêtent alors d’une tenue particulière : la chasuble, sorte de tunique courte blanche et portant la croix des templiers, la cape blanche ornée de cette même croix, les gants blancs ainsi qu’une médaille et une croix.
Une chevalerie discrète mais authentique
Ne trouvez-vous pas cette description plutôt sobre ? Je vous l’accorde. Nous sommes loin des scènes de chevalerie épiques et remplies d’émotion du cinéma.
Cette cérémonie de la vie réelle et actuelle n’est ni une reconstitution ni un folklore. Elle est le signe d’un engagement mûrement réfléchi qui conduit à servir les autres.
J’ai particulièrement remarqué cette simplicité et ce recueillement.
J’ai trouvé audacieux de leur part d’oser s’habiller ainsi, à la vue de tous ceux qui pouvaient passer en ce lieu ou qui verront leurs photos sur internet.
Aujourd’hui, les vêtements du chevalier paraissent tout à fait d’un autre siècle et ne se portent plus au quotidien. Pourtant cette tenue n’est pas un déguisement ou une façade. Revêtir cette cape et sa chasuble, porter les gants et la bannière, c’est rendre visible ce qui se joue intérieurement. Cela semble dire « j’aspire aux valeurs chevaleresques les plus nobles et je les porte en moi ». Ces vêtements ne sont d’ailleurs revêtus que pour les adoubements et pour les évènements comme les processions.
Revêtir la cape comme on revêt ce qui nous affermit
Prendre un engagement est un acte fort. S’habiller d’un vêtement particulier est aussi un acte fort qui engage envers soi-même et envers les autres, affirme la volonté, augmente l’enthousiasme.
Bref, il fait avancer.
Il y a un avant et un après.
Et vous ? Quelle valeur essentielle et quel idéal portez-vous ?
Quelle tenue porteriez-vous pour l’exprimer ?
Pour en savoir plus : https://les-templiers-du-devoir.business.site/
A différencier des nombreux autres ordres de templiers ou chevaliers qui ont leurs propres règles et fonctionnement associatif, ainsi que des groupes médiévaux qui agissent sur le registre historique ou folklorique.